On entend de plus en plus de choses diverses & variées sur ce qu'il convient d'appeler "l'école à la maison"; souvent d'ailleurs à l'occasion de problèmes, de confrontations entre l'Education Nationale & des parents, comme si ce sujet ne pouvait être évoqué paisiblement.
Je ne porte de jugement sur aucune des situations familiales, n'ayant que des sons de cloche unilatéraux & indirects : comment juger sans entendre les deux parties??
Mais une évidence m'a sauté aux yeux : il y a une différence entre l'instruction en famille, où les parents se chargent d'instruire leurs enfants librement & sans référence à l'EN, & la scolarisation à domicile, qui est une autre forme d'école avec l'application des programmes de l'EN.
Dans le premier cas, l'IEF revendique une autre forme d'instruction, qui n'est pas nécessairement contenue dans des manuels ou des enseignements scolaires. Il est alors convenu que les leçons se passent au contact d'une réalité naturelle, & selon le désir & l'intérêt de l'enfant. Cet intérêt peut être suscité, orienté, afin de se tourner vers les matières scolaires; cela ne fait aucun doute que les parents soient conscients de l'importance de la grammaire, du calcul, etc... pour l'avenir de leurs enfants!
Dans ce cas, la loi autorise l'Etat à veiller à ce qu'à 16 ans, un enfant ait acquis un niveau équivalent aux autres enfants de son âge. Les parents doivent justifier leurs choix pédagogiques pour y arriver, mais ils ont la liberté de ne pas avoir de référence au système des classes (CE, CM...).
Dans le second cas, la scolarisation à domicile est un choix différent puisque les enfants sont des élèves instruits par leurs parents qui suivent les programmes et le rythme des classes de l'Education Nationale. Les méthodes peuvent différer de l'école dite traditionnelle, les programmes peuvent ponctuellement être adaptés, comme dans une classe; mais globalement les parents gardent une référence à l'EN & y sont soumis : inscrire des enfants dans une école par correspondance reconnue revient à les inscrire dans une école privée, ne l'oublions pas! On a un certificat de scolarité, des cours imposés, des devoirs à rendre, des bulletins, etc...
D'où la difficulté légale du contrôle annuel : normalement, dans l'EN, seule une institutrice peut être évaluée, pas un élève. Alors comment faire dans une famille?? Comment régler un avis d'inspecteur qui diffèrerait de celui de la maitresse habituelle de l'enfant?
Une (bonne) solution serait peut-être de distinguer l'IEF de la scolarisation à domicile pour adapter au mieux les relations entre l'EN & les parents, gérer les contrôles annuels & leur formalités.
Le débat est ouvert.