C'est un choix complètement personnel, & on peut
trouver beaucoup mieux, mais j'aime beaucoup le passage de l'Evangile relatant la rencontre de Jésus & de Zachée.
Homme de petite taille, Zachée grimpe dans un arbre (un figuier probablement) pour être certain
d'apercevoir Jésus qui passe. Ce dernier va le voir, l'interpeller & aller manger dans sa demeure, au grand scandale des pharisiens.
Dans cet épisode, au-delà des personnes, j'aime m'arrêter sur ce figuier & y voir l'image de
la pédagogie, & par là le rôle à tenir.
D'abord parce c'est un arbre, & que la nature est le premier lieu où l'enfant découvre la
beauté et l'harmonie de chaque chose à sa place.
Dans la scène évangélique, il faut de plus utiliser l'arbre pour monter ou grandir, ce qui signifie
qu'on vise l'harmonie de l'évolution du corps & celle de l'esprit, de l'affectif.
Ensuite le figuier a des qualités bien spécifiques : robustesse, générosité, sobriété, qui évoquent le
Vrai, le Bien et le Beau, grands principes fondateurs d'éducation. La figue évoque aussi la sensualité & le goût, qui font écho à l'apprentissage sensoriel, comme au plaisir d'apprendre par
la "pédagogie de la réussite" (Montessori). C'est également un fruit tardif, qui exige du temps, de la persévérance, toutes qualités utiles à l'intelligence comme à l'âme. Et accessoirement, pour nous, il évoque les contrées corses chères à mon coeur, mais bon...
Enfin, le figuier est, dans l'Ancien Testament, évoqué comme un lieu de rencontre avec Dieu.
Quel beau défi que
de savoir, à l'image de ce figuier qui donne à Zachée la meilleure place, qu'en structurant l'intelligence d'un enfant, on lui donne le goût de la Vérité, une capacité à se situer au bon point de vue pour rencontrer
Jésus, & une liberté irremplaçable à Lui répondre.
Mai 2009